Google Print, la giga-bibliothèque virtuelle imaginée par les dirigeants du moteur de recherche number one du réseau, est à nouveau la cible des éditeurs de papier, qui ne veulent pas voir distribuer gratuitement leurs oeuvres sur le réseau des réseaux.
Sergey Brin et Larry Page, les deux fondateurs de la firme californienne, plutôt surpris ,ne s'attendaient probablement pas à une telle résistance lorsqu'ils ont annoncé en 2004 la numérisation de millions de livres. Ces derniers ne charchant, en outre, qu'a promouvoir les plaisirs de la lecture chez les internautes(philantropie?) Dans les faits, l'objectif de Google était également d'attacher un maximum de contenus et de services à son moteur de recherche, permettant de multiplier les liens sponsorisés (publicité), source essentielle du chiffre d'affaires de la société de Mountain View.
Même outre-Atlantique, le projet de bibliothèque virtuelle inquiéte les institutionnels de lédition, avec cette menace d "un non-respect systématique et à grande échelle du droit de copyright" de la part de google Print.
NON-RESPECT SYSTÉMATIQUE DU DROIT DE COPYRIGHT
Habitué depuis sa création en 1998 aux succès à répétition, Google fut quelque peu échaudé de voir son image de marque se dégrader avec ce projet. Vendredi 12 août, le super-moteur suspendait son projet, le temps de négocier avec les éditeurs. "Désormais, les détenteurs des droits peuvent nous dire quels livres ils préféreraient ne pas nous voir numériser, si nous les trouvons dans une bibliothèque" assurait Adam Smith, responsable du programme Google Print.
Un petit pas en arrière pour le premier moteur de recherche, avant deux grands bonds vers l'avant : le 1er septembre, Google a annoncé son intention d'étendre son projet de numérisation aux ouvrages français, allemands, espagnols, italiens et néerlandais… La société s'est mise en relation avec les bibliothèques et les éditeurs, leur demandant de lui soumettre les ouvrages qu'ils souhaitent voir indexés par le moteur de recherche. Deux mois plus tard, la reprise de la numérisation des ouvrages par le moteur de recherche était effective. L'opposition croissante des ayants droit (la Guilde des auteurs a porté plainte le 20 septembre dernier contre Google pour "violation massive du copyright aux dépens du droit des auteurs individuels") n'y fera rien : le 3 novembre, Google a annoncé l'ouverture officielle de sa bibliothèque numérique.
Le procès qui se profile désormais pourrait être périlleux pour le californien. "Le droit est clair : reproduire des œuvres qui ne sont pas entrées dans le domaine public, sans l'accord des ayants droit est une infraction" souligne Me Van den Bulck du cabinet Ulys. Pour l'avocat, les défenseurs de la société américaine auront une stratégie de défense résolument offensive. "Google compte sur sa puissance de frappe économique pour retourner le droit. Il veut que l'obligation qu'il a d'obtenir une autorisation de reproduction devienne une obligation pour l'ayant droit de s'opposer à la reproduction" décrypte-t-il.
Extrait du monde.fr
Si Google n'existait pas il faudrait l'inventer....