Pour gagner un marché de 111 millions d'internautes, la société Google vient de lancer en Chine, mercredi 25 janvier, une version autocensurée de son moteur de recherche. En acceptant de censurer l'information elle participe au nom des impératifs commerciaux à la police de la pensée de répréssion chinoise. Afin de travailler en Chine, elle accepte le dicktat des autorités répréssives chinoise. En clair, toutes les informations concernant les questions relatives au Tibet, aux musulmans ouïgours de la province agitée du Xinjiang, à la secte Fa Lun Gong, à Taïwan, au massacre de la place Tiananmen et, plus généralement, aux droits de l'homme en République populaire, au droit social et à la protection de l'environnement seront automatiquement censurées sur le Google chinois.
Google justifie ainsi sa décision en indiquant que si "filtrer" l'information ne l'obligera pas à dénoncer les citoyens chinois qui rechercherait des informations non admisent par les autorités de Pékin.
Google s'efforce également de se justifier en promettant de signaler aux internautes que leurs recherches ont été censurées, comme la société américaine le fait déjà en France et en Allemagne quand des utilisateurs cherchent à avoir accès à des sites racistes ou néonazis dont les informations tombent sous le coup de la loi.
Google suit le chemin pris par Yahoo! qui collabore depuis trois ans avec les services de censure locaux. Le lancement de Google.cn marquera un jour noir pour la liberté d'expression en Chine.
L'impératif commercial est en tout cas transparent : Google, qui possède 2,6 % des actifs de son concurrent chinois le plus direct, le moteur de recherche Baidu.com, a décidé d'affronter sur son terrain ce dernier, très populaire auprès des internautes de l'empire du Milieu!
La liberté s'arrête la ou le business commence...
Source AFP/reuters