Lancée il y a quatre jours, la vingtième boutique iTunes Music Store a réussi son départ le plus fulgurant: un million de téléchargements en 4 jours, alors même qu'il avait fallu une semaine pour atteindre ce score aux Etats-Unis. Au-delà de toutes les espérances, ce résultat constitue surtout une claque pour le champion local, Sony, qui n'imaginait pas que son concurrent d'outre-Pacifique pourrait à ce point venir le concurrencer dans son jardin japonais.
«Nous avons vendu deux fois plus de titres en quatre jours que l'ensemble des plateformes musicales japonaises en un mois», claironne le patron d'Apple, Steve Jobs, selon lequel le marché du téléchargement payant japonais, dominé par le service «Mora» de Sony, représente entre 400.000 et 500.000 titres par mois.
Humiliation suprême pour Sony, l'absence du catalogue de sa filiale japonaise dans les rayons de la boutique d'Apple n'aura en rien limité la casse. Approchée par les Américains, la branche japonaise de Sony Music, première maison de disque nippone et dotée à son catalogue des plus grandes stars locales, comme Ken Hirai ou Puffy, avait décliné l'offre, tout comme Victor et Warner Japon, deux autres majors japonaises.
Apple a trouvé un terrain d'entente avec une quinzaine de labels locaux et accepté de sacrifier son tarif «psychologique» (99 cents de dollar, d'euro, etc.) pour proposer des titres en téléchargement dans une fourchette plus élevée, de 150 à 200 yens (1,1 à 1,5 euro) plus au goût des maisons de disques japonaises. Un tarif équivalent à celui proposée par Sony sur Mora, mais très nettement moins cher qu'un CD 12 titres vendu au Japon entre 17 et 25 euros.