Le Dadvsi vient de signer l'arrêt de mort en France du P2P ainsi que du partage gratuit de fichier tout court tel que celui-ci existait depuis la naissance du réseau internet et du protocole Tcp-ip , dont les protocoles traditionnels FTP, POP , IMAP et SMTP sont les représentants. Voici venu le temps de la répression de la délinquance numérique: c'est une grande victoire pour les majors, les multinationales de la culture, du software de supermarché, et de certains entrepreneurs utopistes qui pensent pouvoir éduquer l'internaute et lui faire comprendre que "partager son bien numérique c'est mal ,l' acheter plusieurs fois de suite c'est bien
".
Cependant, cette victoire des industriels risque de provoquer le basculement de l'internet dans le domaine de l'anonymat et du développement du cryptage pour tout citoyen , qui cherchera avec la banalisation des milices du net et la multiplication des DRM à éviter le pistage, ainsi que la traçabilité de ses échanges pour retrouver sa liberté d'aller et venir sur la toile pour echapper au climat de suspiçion et de répréssion instaurés par les infocapitalistes.
Pour celà il va pouvoir compter sur l''essort des logiciels anonymes tel que freenet ou frost qui du fait de leur architecture décentralisée, organiseront l'échange d’informations cryptées par le biais des transmissions indirectes et «nodes» intermédiaires assurant l’impossibilité totale de déterminer les fichiers échangés et l'adresse IP des internautes.
Tel est la philosophie de FREENET , un logiciel qui possède le potentiel de faire trembler les fondations d’Internet( et les chanteurs de variétés) dans les années a venir. Freenet permet par l'utilisation de clefs de cryptage numériques, pouvant aller jusqu’à 4096 bits pour certains systèmes, la garantie de surfer sans surveillance, de plus ce cryptage fait que même la NSA ne pourra intercepter puis analyser les informations transitant par ces réseaux .
FREENET propose à chaque utilisateur de faire de son ordinateur un noeud du réseau, en partageant une fraction des capacités de stockage de son disque dur avec les autres utilisateurs. Cet espace contiendra alors des fragments de données cryptées pouvant être redistribués aux autres utilisateurs grâce aux clefs de cryptage qui leur sont associées.Chaque ordinateur connecté à FREENET est à ce réseau ce qu’un neurone est à un cerveau. FREENET ne permet donc pas seulement d’échanger des fichiers, mais permet également la création d’un véritable «Internet parallèle», certes underground, mais sécurisé pour les citoyens car les données sont stockées, là aussi de manière cryptée, dans la mémoire cache de chaque machine. La force de ce système est qu’il rend impossible en raison de son fonctionnement toute censure et tout contrôle.
Pour synthétiser, FREENET redonne à chaque citoyen ce que les pouvoirs politiques et économiques veulent restreindre: l' accès et le partage de l’information, ainsi que le pouvoir de réflexion.FREENET est donc l’outil ultime permettant aux individus de s’exprimer. ce réseau impose donc à celui qui y navigue de garder un bon esprit critique vis-à-vis des données qui lui parviennent.
c'est en toute logique que l'on peut déduire que les réseaux tels que FREENET menacele droit d'auteur et la réglementation des libertés sur la toile , en effet:
- les journaux citoyens qu’aucun ministre ne pourrait espérer pouvoir règlementer -Le partage sans restriction d’informations copyrightées, brevetées ou protégées par un quelconque droit d’auteur -La création de radios libre et de télé libre contrecarrant le pouvoir d’influence des médias traditionnels -La possibilité pour chaque citoyen d’exprimer sans restriction son opinion sur l’actualité et la politique, ainsi que son avis sur une personne physique ou morale, qu’il s’agisse d’une célébrité, ou encore d’un quidam anonyme.
Les logiciels tels que FREENET vont donc devenir un cauchemar, pour tout gouvernement, entreprise, ou autre lobby fondant son pouvoir sur le contrôle de l’information, car il permet la diffusion du savoir sans restriction. L'organisation de la rareté s'en trouve court-circuitée.
Renaud Donnedieu de Vabre risque fort d’entrer dans l’histoire comme étant le ministre qui, avec sa loi DADVSI et sa volonté de contrôle d’Internet, aura réussi à convaincre les internautes de migrer vers des réseaux parallèles plus sûr, sans flicage intensif des milices privés du Net ,qui avec ce genre d'applications logiciels risquent de mettre la clé sous la porte .
Documentation:
1 De Manu -
J' ai déjà été faire "un tour" sur Freenet, hormis le fait que se réseau est inutilisable pour un néophyte non anglophone (du moins au moment ou je mis suis balladé), ce réseau est saturé de sites pornographies et pédophiles.
D' autre part, je crois que malheureusement, l' internaut télécharge non pas dans le but de partager ou avec d' autres grands idéaux, mais pour ne pas payer.
Je crois personnellement, que si qui aura encore plus de succès "grâce" à cette loi, c' est tous les mouvements libres, de musique, d' art, du logiciel ... ce n' est que mon avis ;)
2 De Astra -
Ton article est interessant bien que tu aille un peu vite en besogne !
Pour le moment la loi DADVSI n'est pas encore passée. Elle est d'ailleur en ce moment en lecture au Senat ! Et lorsqu'elle aura terminé son tour au Sénat, il manquera encore les décrets d'applications. Et encore, si l'opposition tiens parole il se peut qu'elle révisée par le conseil constitutionnel !
L'internet est en train de subir une profonde mutation c'est sur, mais la loi DADVSI n'est certainement pas responsable de la création du reseau Freenet. Rappellons que le projet à été lancé il y a déja quelques années et n'est pas français.
Enfin pour terminer je suis de l'avis de Manu, la réponse a DADVSI ne sera pas forcement FREENET mais des projets libres : Musique, Film, Logiciels.
En effet avec les outils d'aujourd'hui les passionnés arrivent a creer des choses qui valent voir dépasse les daubes commerciales avec lesquelles on essaye de nous abrutir !