Intermédia Sur France Inter (Suite...)

Avec une chronique pleines de clichés éculés sur la société française et la Blogosphère,une journalistechroniqueuse de France Inter,Sophie Loubière a su capter l'attention de la blogosphère Francophone dans son ensemble et créer un mouvement général d'opinion en sa défaveur.

La retranscription de cette chronique fait actuellement le tour du Net,

sophie Loubière la nouvelle championne des lieux communs et des clichés donne sa vision d'un phénomène marginal ...

"Ah, c’est à moi. C’est mon grand moment. Je ne sais pas, je me disais est-ce que si les blogues c’était pas le résultat d’un ennui, d’une grande solitude finalement. Est-ce que les blogues ne sont pas enfantés par les 35 heures, les retraites anticipées, les licenciements économiques, le RMI, la démission parentale, enfin, tout ce qui favorise l’isolement, la déconnexion d’une vie sociale, et, ce que vous disiez tout à l’heure, Loïc Le Meur, c’est terrible, un blogue de plus chaque seconde, tout ce temps que les blogueurs consacrent à leurs blogues, à quoi n’est-il plus offert ?"

Il faut bien le prendre quelque part. Alors, mettre en ligne des photos de la petite à l’école, la Tour Eiffel en allumettes fabriquée dans la cuisine, les films super-8 des années soixante projetés en famille, maintenant sur le Net, c’est formidable, d’ailleurs, on va tous s’y mettre, Ivan le premier : “ma journée à France Inter, d’abord arrêté par ces charmants agents, heu, heu, Pont de l’Alma…

Mais attention, un blogue, c’est comme un petit chien, ça prend du temps, vous le disiez, Alain Lambert, faut s’en occuper, faut le bichonner, faut qui soit tout beau, faut le nourrir, lui donner de belles musiques, lui trouver de jolies images, et puis, lui faire ses vaccins antivirus, prendre le temps de lire les commentaires des autres, “ah, ben alors ça, c’est pas terrible”, et d’y répondre, si, si, ça prend, allez, en moyenne, vous l’avez dit, une petite heure. Que va-t-il nous arriver ? L’écrivain écrit moins, le bricoleur bricole plus comme avant. Le jardinier néglige ses bulbes, le cuisinier bouffe des sandwiches, nos petites Bridget Jones n’appellent plus leurs copines, ceux qui font l’amour font moins l’amour, ou alors juste pour essayer d’attacher Robert dans une nouvelle position que je n’ai pas encore blogué…

Une heure de moins, une heure, c’est fou ce qu’on peut faire en une heure quand on le passe sur Internet. Alors, heu, bah, c’est plutôt que de me faire des amis finalement, au lieu d’aller saluer mes nouveaux voisins, ben je vais créer mon blogue à moi toute seule, avec des photos de moi, de ma voiture, de mes chaussures, de mes héros préférés, de mes lundis, de mes mardis, de mes saletés de dimanche, j’arrête de fumer, j’ai pris trois kilos, aujourd’hui, je suis malheureuse, regarde la photo, waouh, j’ai croisé un super beau mec à l’arrêt de bus, pas mon jour, crotte, j’ai pété mon talon, shopping, vu un chemisier au prix d’un séjour d’une semaine en Tunisie, oh, jeudi, recette des dattes fourrées à ma façon…

Bon, ben, vous voulez pas plutôt que je vous parle d’un livre. Voilà, le roman de Cécile Beauvoir, “Avec toi”, c’est paru chez Arléa, elle parle de l’enfance, raconte un petit chemin, avec des mots choisis, écrits, relus, doutés, corrigés, pendants des jours, des semaines, des mois, portés, embrassés, récit d’amour et de reconnaissance, histoire d’une fille devant son père… J’ai vu qu’il y avait beaucoup d’étoiles au ciel et je me suis dit que c’était un beau jour pour aller à la pêche. Pour un livre, pour ce livre, on fait l’effort de sortir de chez soi, de se rendre chez un libraire, de chercher le livre… Ah, ben tiens, on le trouve pas. Déjà plus en rayon. Pas grave, je commande. Et je paie. Car tant que je pourrais m’offrir un livre à douze euros, ben j’aurais pas l’impression de perdre mon temps. Voilà

Pas la peine de développer sur le mépris et la condescendance de la sphère médiatique Parisienne à l'égard de l'internet,des blogueurs et des français en général.. cette Chronique est sans nul doute possible l'un des meilleurs exemple de la déconnection d'une petite élite de nantis face aux réalités de la société Française et Occidentales

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